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La fabrique des jeunes athlètes

Publié le 24 août 2022

 

Quelle est la recette pour produire le prochain Crosby? Pour faire pousser la prochaine Serena Williams? Un peu d’eau, du soleil et de la bonne terre? Probablement pas… Est-ce que la clé du succès pour la prochaine génération de super-athlètes passe par la pratique unique et intensive de son sport, au détriment de tout le reste? Le modèle québécois pourrait nous faire penser que oui, avec le concept du sport-étude si prisé dans nos écoles. Mais qu’en dit la littérature?

Malheureusement pour tous les adolescents enrôlés dans un programme sport-études actuellement, pratiquant seul sport parfois 5-6 jours par semaine, la littérature scientifique tend à promouvoir le contraire. En effet, la pratique intensive d’un seul sport en jeune âge, au détriment de tous les autres (aussi appelé la spécialisation sportive), est associée à un volume d’entraînement très élevé, à des mouvements répétitifs et surtout à une pauvre variété de mouvements. Compte tenu de la fragilité de certaines parties du squelette pédiatrique, cette combinaison augmente le risque de blessure chez ces jeunes athlètes. Il est même démontré que la spécialisation précoce diminue le potentiel athlétique d’un jeune athlète et réduit ses chances de poursuivre la pratique de son sport à long terme!

Maintenir une pratique sportive riche et variée demeure le meilleur moyen de développer ses habiletés athlétiques, de promouvoir de saines habitudes de vie, de maximiser le potentiel d’un jeune athlète mais surtout de lui permettre de découvrir le sport pour lequel il aurait potentiellement le talent et le potentiel de ramener l’or olympique!

Dr Jérôme Ouellet, MD FRCPC DipSportMed
Pédiatre spécialisée en médecine sportive pédiatrique